Ca sulfite !
Le vin est un produit agricole né d’organismes vivants dans des lieux différents, des années différentes, rien de magique, mais quand même extrêmement fascinant ! Le sol est vivant, au même titre que la vigne, et la somme de ceux-ci donnent l’expression du terroir.
Si votre sol est mort, le terroir ne peut s’exprimer. Si le vin est un résultat chimique (par ex. en utilisant des herbicides à la vigne et divers additifs pendant la vinification), alors le vin sera un produit industriel mais ne pourra plus exprimer ni son terroir, ni sa personnalité, ni son effet millésime.
« Une nation qui détruit son sol se détruit elle-même. » Franklin D. Roosevelt.
L’effet millésime ? Késako ?
Chaque année a son lot de surprises. Pluie, Grêle, Gelées, canicules, stress hydrique… Autant de paramètres qui influencent la vigne, et donc le raisin !!
Parfois j’entends qu’il faut que le vin qu’on achète soit le même chaque année ! Mais prenant en compte ce que je viens d’écrire, pensez-vous que cela est possible ?
Bien sûr que non. C’est justement ça qui donne de la personnalité au vin ! On ressentira alors la chaleur d’un été dans un millésime chaud, la fraicheur d’une année pluvieuse et dont les températures nocturnes étaient en dessous des normes saisonnières, etc.
Alors oui, aujourd’hui on peut créer un vin chimiquement, on joue les apprentis sorciers, on mélange des substances, on utilise beaucoup de SO2 (dioxyde de souffre) pour assainir le vin, on contrôle la fermentation avec des levures sélectionnées et j’en passe, pour que le vin soit buvable et même flatteur.
On le voit dans l’industrie alimentaire également ! Les produits préparés sont faits pour qu’on ait envie d’en racheter (ajout de sucre, conservateurs etc), et ca marche !
Mais une fois qu’on sait, qu’on est informés, a-t-on envie de consommer un pur produit industriel ou a-t-on envie de retrouver un goût plus authentique ?
Chacun fera son choix, le mien est fait !
Pour la santé humaine, pour la santé de la planète et franchement pour le goût aussi !
- « La santé du sol, de la plante, de l’animal et de l’homme est unique et indivisible. » Albert Howard, défenseur du mouvement bio.
- « Le meilleur des vins est celui qui procure du plaisir par ses propres qualités naturelles ; rien de ce qui pourrait en altérer le goût naturel ne doit y être mêlé. » Columelle, 4-40 Ap J-C, auteur romain ayant traité de l’agriculture.
Les vignerons domptent la vigne pour qu’elle donne les meilleurs fruits possibles mais ont comme partenaire un élément imprévisible et instable, la météo !
Et ceux qui choisissent d’intervenir le moins possible se heurtent également aux maladies (mildiou, oïdium, pour les plus connus) .
Il prennent des risques que les vignerons conventionnels ne prennent pas, ils pourraient avoir plus de rentabilité mais préfèrent respecter la biodiversité sur leurs terres. J’ai une grande admiration pour ces choix, qui, il faut bien le reconnaître, ne sont pas évidents dans la société dans laquelle nous vivons.
C’est d’ailleurs aussi pour cela que beaucoup de vignerons sortent de leurs appellations régionales !
Leurs convictions les obligent à être en « vin de France ».
Comme l’explique Isabelle Legeron dans son livre Le vin Nature, « à l’automne 2013, le vigneron en biodynamie Emmanuel Giboulot en Bourgogne a été poursuivi, avec une lourde amende et le risque d’aller en prison pour ne pas avoir répandu les insecticides obligatoires sur ses vignes. D’autres vignerons ont dû fermer boutique après des années de poursuite judiciaires. »
Oui vous avez bien lu ! Un cahier des charges c’est des obligations de lieu, de cépages, de vinifications mais aussi de traitements !!
Pour échapper à ces contraintes, rester fidèles à leurs convictions et faire le vin qui leur plait, les vignerons sortent donc des AOP (Appellation D’origine Protégée). Un combat à contre-courant difficile à mener et c’est pour cela que je souhaite les encourager en vendant leurs vins !
Donc pensez-y en achetant une bouteille car il y a un monde entre un vin vivant et un vin conventionnel.